dimanche 10 juin 2012

Plancher, poutrelles et hourdis



La réalisation d’une dalle de compression sur un plancher poutrelles/hourdis peut sembler un travail de spécialiste, pourtant il n’y a que le coulage qui soit délicat et nécessite à la fois d’être bien préparé (car le béton prêt n’attend pas) et d’avoir l’aide d’une poignée d’amis fiables.
L’étude du plancher, c’est-à-dire le calcul des poutrelles, l’estimation des hourdis nécessaires... est effectué par un technicien au service du fournisseur du matériel à partir d’un plan coté exact de la maçonnerie indiquant les endroits subissant des surcharges (cheminée, gros aquarium...), les balcons, escaliers... Le néophyte aura intérêt à
visiter plusieurs autres chantiers, voire à donner un coup de main à préparer ou couler chez quelqu’un d’autre. Pour la préparation d’une dalle, il est fortement conseillé d’être deux.
Les opérations successives pour la préparation d’un plancher poutrelles/hourdis sont :
* Vérification de la livraison, tri des poutrelles en fonction de leur longueur.
* Pose des poutrelles sur les murs arasés et sur les linteaux. Replier les fils d’acier à 90 degrés si
nécessaire. Les poutrelles reposent à leurs extrémités sur 5 cm environ.
* Répartir les poutrelles en utilisant un hourdis à chaque extrémité comme entretoise.
* Étayer dans l’axe de chaque travée en utilisant des chevrons en partie haute et des madriers sur le sol. Ne pas trop brider les étais car les poutrelles précontraintes ont une contre-flèche qu’elles perdront lorsqu’on enlèvera les étais et seront alors à peu près droites.
* Placer les hourdis.

* Réaliser le coffrage des rives de dalle (planches, liteaux, serre-joints de maçon...) en tenant compte de la hauteur finie de la dalle.
* Coffrer la trémie de l’escalier et les réservations les plus importantes (gaines techniques).
* Ferrailler le chaînage, les bords de la trémie...
* Mettre en place le ferraillage du balcon éventuel et le maintenir soulevé avec des entretoises.
* Placer le treillis soudé en plaque et attacher celles-ci avec du fil de fer.
* Vérifier une dernière fois la solidité et le niveau des coffrages.
L’épaisseur de béton est de l’ordre de 4 à 6 cm mais on doit majorer le volume calculé pour tenir compte de la forme des poutrelles (en T) et des hourdis. En outre il va falloir couler le chaînage en même temps. On trouve dans le commerce des éléments de ferraillage tout prêts
Le coulage proprement dit de la dalle est une opération simple mais assez délicate. Pour que celle-ci soit étanche à la pluie (le chantier va quand même durer quelques mois) il est préférable de couler en une seule fois avec du béton prêt à l’emploi apporté par une ou plusieurs « toupies ». Lors de la commande du béton on précisera qu’il s’agit d’une dalle.
Si l’opération se déroule à la période froide il est possible d’ajouter de l’antigel et si le tirage de la dalle doit prendre plusieurs heures, il vaut mieux commander un béton autoplacant de catégorie S5 ou un retardateur de prise. Il est aussi possible de demander au livreur de rajouter quelques dizaines de litres d’eau toutefois celle-ci va nuire à la résistance future du béton.
Le temps idéal correspond à une température de 10 à 20°C, couvert mais sans pluie.
Par temps ensoleillé ou très sec on peut lutter contre le dessèchement de la surface en arrosant doucement.
Un léger écroûtage de la surface est sans importance.
Le gel est plus gênant, si la dalle n’est pas trop grande on pourra envisager de la recouvrir par une bâche.
Bien que le béton « prenne » en quelques heures, il est préférable de ne pas poser de charges lourdes sur la dalle avant plusieurs jours. Une palette de parpaings représente plus d’une tonne, et même si l’étayage est bien fait la dalle va fléchir et se fissurer. Ces microfissures ne sont généralement pas gênantes, sauf si l’on compte sur la dalle pour protéger de la pluie le matériel stocké en dessous d’elle.

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